L’étape est franchie, l’année
aïeule a vécu et enfin cédé sa place à l’année nouveau-née.
Un cycle recommence. À ses prémices, l’espoir ressuscité,
intact, épargné un temps de la corrosion des 365 jours venant, qui
fatalement le dévorera, presque en totalité. Mais pour l’instant
court encore la période des vœux, de toutes ces meilleures choses
que l’on ne manque pas de se souhaiter, comme le réclame la
tradition, au sein des familles, entre amis, entre collègues, et
parfois même entre inconnus ! Avec peut-être chaque fois un
soupçon d’égoïsme, l’arrière-pensée que cette année la
manne ainsi offerte ne soit pas toute dilapidée afin que nous en
bénéficiions d’une parcelle au moins. Parce qu’il faut bien le
reconnaître, l’an dernier encore ne fut pas propice à la
réalisation des souhaits prodigués : des tracas interminables
et de pénibles épreuves ont peu à peu eu raison de l’optimisme
initial, demandant beaucoup d’efforts pour être surmontés, des
efforts qui auraient sûrement mérité qu’un vœu fût exhaussé
en guise de récompense que nous comptons bien obtenir cette fois !
Bref,
au départ de chaque année nouvelle, durant
une
poignée de semaines,
tous les espoirs semblent
permis : l’abattement
de
la veille
a
soudain
disparu,
effacé comme par magie
avec
la remise à zéro du calendrier ;
une
aube inédite, parée
du lustre propre
aux articles
tout neuf,
éclaire
un
horizon dégagé.
Ma pauvre âme cependant demeure prisonnière d’un compte à
rebours infernal, la ramenant sans cesse aux mêmes temps déchus, la
condamnant aux seules pensées défuntes, vêtues de mots en noir.
Ces mots déjà maintes fois usés, au cours des années passées,
contre les mêmes pages immuables, toujours pareillement nues et
effroyablement revêches !
À quand le prochain jour d’élan ?
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Quand tu le décideras?...
RépondreSupprimerAlors je ne formulerais pas les voeux habituels, juste j'envelopperai de ma tendresse et de mon amitié ta pauvre âme qui m'a l'air un peu bleue. Je t'écris incessamment sous peu comme on dit (sourire) et en attendant je te refile un pan de lumière.
Douces bises
Merci Dé pour toute cette affection qui me touche vraiment ! En fait, je fais part là de mes angoisses concernant les mots qui me paraissent se figer avec le temps, insensibles aux années qui passent, un répertoire que chacun a établi et qui au fil du temps peine à s'enrichir et dans lequel on est condamné à puiser pour faire du neuf avec du vieux en quelque sorte, l'exercice devenant de plus en plus difficile en vieillissant. D'où l'attente toujours plus longue du prochain jour d'élan, autrement dit de l'inspiration !
SupprimerMêmes douceurs... ;-)
J'ai longtemps écrit inspirée par une muse de chair et d'os. Je peine (dans tous les sens du terme) à revenir à moi-même. Au centre de moi pour être dans le monde. Je me suis copieusement éparpillée, et souffre de l'être. J'ai mal au coeur. La plupart du temps j'ai mal au coeur parce qu'il y a des êtres qui ne peuvent que vous faire du mal. Ce n'est pas de leur faute, ils ne sont juste pas accordés à votre propre vibration. Haïr ne sert à rien, c'est du temps perdu pour l'amour. Et du temps nous n'en avons pas. Il faut juste se mettre en chemin. Et surtout ne plus regarder en arrière.
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