2014-01-08

"Jour d’élan…"


L’étape est franchie, l’année aïeule a vécu et enfin cédé sa place à l’année nouveau-née. Un cycle recommence. À ses prémices, l’espoir ressuscité, intact, épargné un temps de la corrosion des 365 jours venant, qui fatalement le dévorera, presque en totalité. Mais pour l’instant court encore la période des vœux, de toutes ces meilleures choses que l’on ne manque pas de se souhaiter, comme le réclame la tradition, au sein des familles, entre amis, entre collègues, et parfois même entre inconnus ! Avec peut-être chaque fois un soupçon d’égoïsme, l’arrière-pensée que cette année la manne ainsi offerte ne soit pas toute dilapidée afin que nous en bénéficiions d’une parcelle au moins. Parce qu’il faut bien le reconnaître, l’an dernier encore ne fut pas propice à la réalisation des souhaits prodigués : des tracas interminables et de pénibles épreuves ont peu à peu eu raison de l’optimisme initial, demandant beaucoup d’efforts pour être surmontés, des efforts qui auraient sûrement mérité qu’un vœu fût exhaussé en guise de récompense que nous comptons bien obtenir cette fois ! Bref, au départ de chaque année nouvelle, durant une poignée de semaines, tous les espoirs semblent permis : l’abattement de la veille a soudain disparu, effacé comme par magie avec la remise à zéro du calendrier ; une aube inédite, parée du lustre propre aux articles tout neuf, éclaire un horizon dégagé.

Ma pauvre âme cependant demeure prisonnière d’un compte à rebours infernal, la ramenant sans cesse aux mêmes temps déchus, la condamnant aux seules pensées défuntes, vêtues de mots en noir. Ces mots déjà maintes fois usés, au cours des années passées, contre les mêmes pages immuables, toujours pareillement nues et effroyablement revêches !

À quand le prochain jour d’élan ?

3 commentaires:

  1. Quand tu le décideras?...

    Alors je ne formulerais pas les voeux habituels, juste j'envelopperai de ma tendresse et de mon amitié ta pauvre âme qui m'a l'air un peu bleue. Je t'écris incessamment sous peu comme on dit (sourire) et en attendant je te refile un pan de lumière.

    Douces bises

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    1. Merci Dé pour toute cette affection qui me touche vraiment ! En fait, je fais part là de mes angoisses concernant les mots qui me paraissent se figer avec le temps, insensibles aux années qui passent, un répertoire que chacun a établi et qui au fil du temps peine à s'enrichir et dans lequel on est condamné à puiser pour faire du neuf avec du vieux en quelque sorte, l'exercice devenant de plus en plus difficile en vieillissant. D'où l'attente toujours plus longue du prochain jour d'élan, autrement dit de l'inspiration !
      Mêmes douceurs... ;-)

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  2. J'ai longtemps écrit inspirée par une muse de chair et d'os. Je peine (dans tous les sens du terme) à revenir à moi-même. Au centre de moi pour être dans le monde. Je me suis copieusement éparpillée, et souffre de l'être. J'ai mal au coeur. La plupart du temps j'ai mal au coeur parce qu'il y a des êtres qui ne peuvent que vous faire du mal. Ce n'est pas de leur faute, ils ne sont juste pas accordés à votre propre vibration. Haïr ne sert à rien, c'est du temps perdu pour l'amour. Et du temps nous n'en avons pas. Il faut juste se mettre en chemin. Et surtout ne plus regarder en arrière.

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